Programme

Mot de bienvenue

Les arts médiatiques: un survol historique

Conférence donnée par Fabrice Montal
Nés de la rencontre de l’électricité et de la chimie, au cœur d’une révolution industrielle, les arts médiatiques se déploient depuis la fin du XIXe siècle pour former de nos jours une galaxie de pratiques dont il est bien sûr impossible d’en appréhender clairement ce qui est en train d’en constituer les contours et les limites.
De la première projection du Cinématographe en 1895 aux installations interactives récentes faisant intervenir big data et intelligence artificielle, nous tenterons de créer une sorte d’itinéraire raisonné et illustré afin de survoler le déploiement de ce qui est communément appelé la création médiatique et qui regroupe une foule de techniques et de mutations qui ont forgé son histoire.
L’approche historique privilégiée ne sera pas celle d’une histoire des techniques plutôt que celle des représentations, incluant les actes de critique sociale et politique qui en découlent. L’artiste bridant la technologie et détournant les machines pour les utiliser à ses fins sera au cœur de ce survol.
Il sera question de linéarité, de non-linéarité, de modulations, de systèmes et d’hybridations. La sociologie des médias nous apprenant que ceux-ci ne disparaissent jamais, mais qu’ils se superposent. 

Une plongée dans le vertige des archives

Conférence donnée par Maryse Goudreau
Maryse Goudreau réalise des œuvres où se croisent images, documents, gestes de soin artistique et participatif. Hybride, sa création traverse la photographie, mais aussi l’essai vidéographique et photographique interactif, des dispositifs immersifs, l’art action, ou encore l’art sonore. Depuis 2012, elle crée une archive dédiée au béluga. Elle la constitue comme une œuvre ouverte pour laquelle elle assemble des données et des créations multiples, qui sont amenées à se développer sur deux décennies. Sa présentation couvrira toute une gamme d’information issue des technologies qu’elle adapte pour rendre numériquement des histoires par des dispositifs d’immersion, des expériences visuelles, haptique ou filmique. Sa présentation sera partagée entre : une performance, la visite de son atelier à Escuminac, le travail de longue haleine qu’elle entame en collaboration avec des chercheurs qui étudient le son dans l’environnement des mammifères marins et des extraits vidéo. Le tout sera planifié avec une mise en scène performative.

La technologie au service de la culture : visite virtuelle du Musée de la Gaspésie

Courte présentation donnée par Katherine Yockell en direct de l’exposition Le Grand large au Musée de la Gaspésie.
Depuis quelques années, le Musée de la Gaspésie s’est tourné vers divers moyens technologiques pour faire connaître l’histoire gaspésienne à ses visiteurs. Toujours au service de la culture et de l’éducation, les technologies présentent au Musée sont un moyen ludique de transmettre l’information et le savoir scientifique de nos expositions permanentes et temporaires. Lors de la visite virtuelle au Musée de la Gaspésie nous visiterons l’exposition en cours intitulée Le Grand large qui fait appel à la réalité augmentée, à la réalité virtuelle et à l’utilisation d’hologrammes.

Pause du midi

Les brise-lames, espace de valorisation et de diffusion de paroles de jeunes

Conférence donnée par Jonas Luyckx
Le projet « Les Brise-lames » propose de recueillir, faire émerger, valoriser et archiver des créations artistiques d’adolescents, dans un environnement bienveillant et stimulant.
Il offre aux jeunes, d’une part, des espaces d’expression et de créativité, développés dans le cadre d’ateliers avec des artistes professionnels et, d’autre part, une zone d’amarrage, de diffusion et de partage de leurs réalisations : une plateforme web multimédia.
Ces réalisations se nourrissent de larges questions de société, mais sont ancrées dans leur vécu, leurs interrogations, leur regard, leur ressenti, leurs espoirs.
« Les Brise-lames » constitue un écosystème dynamique, en mettant en relation une multitude de jeunes à travers toute la francophonie. Il livre, à sa façon, le témoignage d’une génération, en dialogue – nous l’espérons – avec celles à venir.

La diffusion des arts médiatiques, quels contextes?

Conférence donnée par Karine Boulanger
Je m’intéresserai d’un point de vue historique et pratique à la diffusion des arts numériques, et plus particulièrement de la vidéo, dans le contexte des centres d’artistes autogérés, selon différents modes de présentation: projection, exposition, web, etc. Pour le moment, je vois mon intervention comme basée sur une série de points auxquels réfléchir, par exemple les responsabilités du commissaire/programmateur, le point de vue qu’il adopte, la rémunération des artistes, la gratuité sur le web, etc. Je souhaite ainsi partager mon expérience et échanger avec les autres participants.

Rencontre autour des projets du labdoc avec Diane Poitras, Rui Silveira et Vadim Dumesh

Mis sur pied par Viva Paci et Diane Poitras en 2016, le labdoc (Le laboratoire de recherche sur les pratiques audiovisuelles documentaires) est la première unité de recherche au Canada vouée spécifiquement à l’étude des pratiques documentaires. Ses activités, conjuguant diverses approches et perspectives sur ces pratiques qui interrogent la réalité et ses représentations, se déclinent en deux volets : la recherche et la création. Le labdoc rassemble une quinzaine de membres dont des créateurs, des professionnels, des professeurs et des étudiants de l’École des médias de l’UQAM et d’autres universités.
Infos : https://labdoc.uqam.ca/ et https://www.facebook.com/labdoc.uqam

Diane Poitras, Rui Silveira et Vadim Dumesh présenteront trois activités de recherche création en cours au labdoc.

Diane Poitras décrira le processus de production de Intimités, une série de huit courts métrages explorant diverses redéfinitions de l’intimité en contexte numérique et la transformation qu’elles entrainent dans le lien politique entre vie personnelle et espace politique.
Rui Silveira présentera De la ferme à l’assiette, un documentaire interactif sur l’histoire de l’alimentation au Québec à travers l’évolution de la production et de la distribution du lait, ainsi que les modes de production de la confiture et du pain. Avec le soutien financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, ce projet est développé en partenariat avec le département d’Histoire de l’UQAM, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et l’Écomusée du fier monde.
Vadim Dumesh discutera de son intérêt pour les aspects économiques, éthiques et technologiques des dispositifs de co-création avec les personnages. Il explorera ces sujets dans sa mission de recherche pour le labdoc et le doctorat en Études et pratiques d’arts de l’UQAM, tous deux sous la direction de Viva Paci.

Au seuil de l’analogique et du numérique, l’art

Conférence donnée par John Blouin
Ces derniers temps, mon champ d’intérêt comme artiste et commissaire est le lien entre l’analogique et le numérique. Projectionniste. Un métier formidable que j’ai pratiqué durant 10 ans, et ma vie en fut changée. Être accompagnateur d’images, dans un moment unique où se transforme l’histoire du cinéma, de l’image, sous ses yeux par le passage de l’analogique vers le numérique. Être immergé dans la pellicule 35-16mm, dans le souffle de leurs projecteurs en fonte, puis des « tapes » VHS jusqu’au Betacam en passant par des piles de DVD, dans un chaos dansé. Tranquillement le numérique, de son HD à son 4K, occupa ce territoire… avec ses indéniables qualités et cette quête de la perfection. La cabine de projection devint de plus en plus silencieuse… du souffle du projectionniste aussi.
Cette mutation est fascinante… Elle se reflète dans plusieurs de mes territoires créatifs. Pour mieux saisir l’ère du numérique, nous ferons d’abord un pas de côté… avec des exemples de diverses artistes que j’ai côtoyés, et certains artistes de votre programmation. Par exemple, par l’effritement des pellicules déjantées de Bill Morrison, et par les œuvres picturales de Richard Kerr qui tisse leur beauté intrinsèque. Par la tradition des jeux d’ombres de Mere Phantoms, et les performances tout en glitch et en texture de Guillaume Vallée. Par les réactions lumineuses et colorées des escapades de nuits de Michael Flomen. Et par les photos grattées jusqu’à s’animer de Moïa Jobin-Paré.
Cette grande traversée se poursuit avec des artistes faisant de l’analogique et du numérique des vases communicants.
Comme Pierre Hébert qui a parcouru le geste du 16mm au full HD, jusqu’à la syntaxe de ces deux sphères. Comme Claudie Gagnon et Jacynthe Carrier, voyageant du 4K à la peinture comme présence pure. Comme André Forcier, transformant l’écriture en surréels faisceaux touchants écrans et gens. Comme Caroline Monnet et Ludovic Bonney, qui cachent sous le scintillement d’une centaine d’ampoules incandescentes, technologies et algorithmes des fissures. Comme Theodore Ushev, qui fait de chaque trait de peinture une danse autant réelle que virtuelle. Comme le collectif DTT, qui des mots de Gauvreau, harnache un théâtre technologique habité d’êtres et de pulsations.
Enfin, cette terre promise dite numérique qui, chose certaine, révolutionne les façons de faire et de voir.
Grâce à Sabrina Ratté qui brouille les pistes entre paysage inventé et construction humaine. Grâce à Falaise, qui nous font rentrer dans le corps leur performance digitale.

L’oculaire d’un télescope – même du plus gigantesque – n’est pas plus grand que notre œil.

Wittgenstein

Rencontre avec Gilles Arteau, commissaire de l’événement PHOS à Matane

PHOS est un Festival photo+art : un événement consacré aux divers usages de l’image photographique et médiatique d’aujourd’hui. Gilles Arteau nous présentera lors de cette rencontre en direct de Matane les caractéristiques d’un événement multidisciplinaire se déroulant en région excentrée www.espacephos.net et dont le thème central est l’image transformée par diverses pratiques artistiques depuis l’apparition de la photographie. Le commissaire citera quelques exemples.

Le rêve étoilé d’André Breton : Idéation, poétique et territoire d’un projet-objet

Conférence donnée par Yves Sheriff

En 2015 je débutais un projet qui allait prendre 5 ans à réaliser, celui de situer et comprendre le récit poétique d’ARCANE 17, écrit par André Breton à Percé en 1944. 

Plus je défrichais, plus se posait la question de l’objet final. Un documentaire ? une fiction ? une performance ou une conférence ?  Lors de cet interstice, j’évoquerai les jalons importants qui ont permis, en suivant une logique surréaliste basée sur l’attention aux signes, de réaliser un objet qui se veut sensible et imprégné par le paysage, réel et imaginaire, et qui fut présenté aux Percéïdes puis au Musée de la Gaspésie.

Synthèse de la première journée

Mot de bienvenue

Où tu vas quand tu crées en marchant ? Une résidence nomade le long du littoral entre texte et image.

Conférence donnée par Claire Moeder
Claire Moeder, autrice gaspésienne issue des arts visuels, a réalisé plusieurs mois de résidence en 2020. Elle s’est déplacée le long de la côte en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et le long du fleuve bas-laurentien pour collecter Nos voix de roches : des récits de territoires intégrant les mots de femmes rencontrées avec les éléments naturels maritimes, en particulier l’érosion côtière et les tempêtes. Elle a marché des lieux côtiers avec celles qui les habitent, les protègent, y travaillent, y vagabondent. Doublés d’une caméra et de prise de notes, ses pas et son écoute ont pris la forme de récits hybrides, croisant témoignages et fiction. Une cartographie nouvelle se dessine, à la fois humaine et environnementale. Dans le cadre des États généraux des arts médiatiques en Gaspésie, Claire Moeder partagera au public son parcours d’expérimentation, ses détours, avec ses impasses et ses résolutions. Son intervention permettra de mettre en lumière des contextes de création gaspésiens interdisciplinaires abordés à travers le nomadisme, l’écoute des lieux et des dynamiques tant participatives que solitaires. Elle sera l’occasion de partager plusieurs contenus artistiques en cours de création : fragments littéraires, essais photographiques qui visent à redonner voix au territoire et rendre hommage aux femmes qui ont décidé d’exister auprès de lieux et de temps marquants du littoral.

Parcours, hybridité et glitch analogique

Conférence donnée par Guillaume Vallée
Mon intervention consistera en un Artist Talk en lien avec la présentation de mes œuvres filmiques et performatives dans le cadre des éditions passées de La Grande Rencontre des Arts Médiatiques, en Gaspésie. Le festival, depuis ses débuts, supporte mon travail en me permettant de présenter mes œuvres sur place et ainsi échanger avec le public gaspésien. Je partagerai la richesse de mes expériences. Cette richesse est due à l’excellence du contexte de présentation offert et l’opportunité qui en découle. Basé à Montréal et ayant présenté mon travail sur place à travers le monde, il m’est toujours intéressant de constater la singularité du festival gaspésien et l’ouverture (et la curiosité) inspirantes du public.
En complément, je donnerai un atelier sur le glitch analogique. J’ai eu l’opportunité de donner cet atelier lors de la 5e édition de La Grande Rencontre des Arts Médiatiques, en 2019. En utilisant la plateforme Zoom, il me sera possible de faire la démonstration des différents processus de création de glitch analogique en branchant mon dispositif directement sur l’ordinateur. Les participant-es seront alors outillé-es pour inclure ces précédés dans leur propre processus de création. Ils auront accès aux ressources disponibles et afin de devenir autonome.

Rencontre autour du projet Radio Drive-in à Douglastown avec Kathy Kennedy

Courte présentation donnée par Kathy Kennedy
J’aimerais parler de mes projets de transmission radio à faible puissance autour de Gaspé. Avec ma radio mobile et éphémère, plusieurs soirées de chants et de contes locaux ont été créées spécifiquement pour les villageois (et non pour les touristes). Cette technique est la solution la plus simple pour la distanciation sociale puisque les spectateurs peuvent écouter en toute sécurité depuis leur voiture tout en profitant d’une vue magnifique sur la Gaspésie.

Pause du midi

Faire de la webfiction: avantages et inconvénients

Conférence donnée par Julien Boisvert
Comment raconter une histoire avec et pour le web? Dans cette présentation, l’artiste Julien Boisvert fait le récit des projets multiplateformes qu’il a créés dans la dernière décennie, autant en documentaire qu’en fiction (ou un heureux mélange des deux!). Ce cinéaste longtemps établi à Rimouski expliquera comment l’interactivité du web peut redéfinir le rôle du public et l’impliquer aux différentes étapes d’un projet : recherche, scénarisation, tournage, etc.

Ramailler distance et proximité

Conférence donnée par Moïse Marcoux-Chabot
Produite à 100% par l’ONF, la série documentaire Ramaillages pose un regard sensible et lumineux sur les enjeux environnementaux et l’autonomie alimentaire à travers les yeux de personnages colorés et inspirants. Elle a été entièrement tournée en Gaspésie de 2016 à 2019 et montée à distance, en allers et en retours entre Montréal et la Haute-Gaspésie. Cette œuvre d’auteur ancrée dans le territoire, ses contours et ses marges a été d’abord lancée en avant-première dans les communautés participantes, puis en même temps à Montréal et sur le web début 2020, juste avant le confinement de la COVID. En revenant sur son expérience de réalisation, le réalisateur partagera ses réflexions sur le cinéma documentaire et d’auteur de proximité, quand la distance prend un nouveau sens.

Les nouveaux outils de création immersifs et en temps réel : leurs impacts sur la création et la production cinématographique

Conférence donnée par Eloi Champagne
Un survol des nouveaux outils de création en réalité virtuelle et des exemples de comment ces derniers peuvent améliorer la qualité des projets de films, faciliter la production et permettre des économies. 

Étude de cas autour de l’expérience de réalité virtuelle CARNE y ARENA du cinéaste mexicain Alejandro González Iñárritu

Conférence donnée par Myriam Achard
Myriam Achard nous présentera le contexte de l’œuvre numérique du cinéaste mexicain Alejandro G. Iñárritu CARNE y ARENA. Une expérience immersive de réalité virtuelle exceptionnelle et saisissante actuellement présentée à l’Arsenal, à Montréal, jusqu’en juillet 2021 et dont la première mondiale fût présentée au Festival de Cannes. Récipiendaire d’un Oscar à cinq reprises, Alejandro G. Iñárritu a reçu en 2017 un Oscar spécial pour CARNE y ARENA, reconnu par l’Académie comme une expérience de narration exceptionnelle.

C’est quoi le V dans Vjing?

Conférence donnée par Jonathan Desjarlais
Une vidéo-conférence d’une conférence sur le sujet du VJing avec présentation du métier, des visuels associés accompagnés de musiques dont l’utilisation musicale est possible publiquement et en rediffusion ainsi que réponses aux questions du public par chat ou de vive voix via la médiatrice.

Synthèse de la deuxième journée et mot d’au revoir