Incarnée par l’actrice Micheline Lanctôt, Bernadette quitte la vie urbaine pour aller vivre à la campagne avec son fils de 5 ans. Elle y rencontre Thomas, un paysan qui conteste les monopoles dans l’agro-alimentaire. Dans sa représentation naïve, le retour à la terre, fort populaire chez les intellectuels des années 1970, fournit la principale cible à l’ironie de Gilles Carle. Quand elle met les pieds sur la vraie terre, elle découvre que les feuilles multicolores recouvrent souvent une bonne couche de boue, que des effluves de merde traversent souvent l’air pur de la campagne, que la tranquillité n’existe nulle part, que la simplicité des gens n’apparaît qu’occasionnellement et toujours comme une victoire sur la complexité de la vie. À son tour et un peu malgré elle, Bernadette reprend ce regard. La quête de la vraie nature se transforme alors en la reconnaissance de plusieurs natures vraies. À travers la découverte du pays réel multiforme, Bernadette découvre la multi-dimensionnalité de sa « vraie nature ».
Projection suivie d’une classe de maître en présence de Micheline Lanctôt. Cet événement est présenté en partenariat avec l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ).
Gilles Carle est né à Maniwaki, en 1929. Il a obtenu un diplôme de l’École des beaux-arts de Montréal en publicité et marketing, peinture et histoire de l’art, avant de poursuivre des études dans cette dernière discipline à Paris, Rome et Bruges. Il a également obtenu un certificat en imprimerie, gravure et photographie de l’École des arts graphiques, ainsi qu’en belles-lettres de l’Université de Montréal.
Contrairement à la majorité des cinéastes québécois de sa génération, Gilles Carle s’est dirigé vers le cinéma après quelques détours. Véritable touche-à-tout, il a entrepris une carrière en arts visuels et participé à la fondation des Éditions de l’Hexagone et au lancement des revues Écran et Liberté. Il a été tour à tour publiciste au journal Le Soleil, artiste au Service des arts graphiques de Radio-Canada, critique littéraire et cinématographique pour divers magazines et journaux, puis recherchiste et scénariste-réalisateur à l’Office national du film.
Entre 1953 et 2000, il a réalisé quarante-sept films, passant de la fiction au documentaire et de la publicité à la grande série historique. Il s’est aussi mis à la peinture, l’exposition Gilles Carle, le cinéaste, le peintre et l’homme ayant été présentée en 2005.
Les films de Gilles Carle ont été primés à plusieurs festivals internationaux. Le cinéaste a reçu, entre autres distinctions, le prix Albert-Tessier (Prix du Québec) en 1990 et le Prix du Gouverneur général du Canada pour les arts de la scène en 1997.
L’Ordre du Canada lui a conféré le titre d’officier en 1998.
Gilles Carle est décédé en 2009. Il a reçu le titre de Grand Montréalais dans la catégorie culturelle en 1978 et a été nommé commandeur de l’Ordre de Montréal en 2016.
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