À Brasilia, la capitale du Brésil, on trouve chaque mois plus de 450 espèces animales menacées d’extinction. Fuyant la violence et l’avidité de l’agrobusiness, l’urbanisation et la pollution croissante de leurs habitats, ces animaux se réfugient dans les coins sombres de la ville. Le film accompagne ces espèces dans l’environnement urbain mais montre aussi des centaines d’espèces sauvées qui sont soignées par des vétérinaires et des biologistes au zoo de Brasilia.
Un jeune fourmilier retrouvé mort au bord d’une route, un boa erre dans la banlieue de Taguatinga, un loup à crinière est retrouvé dans une ferme à Sobradinho II, un petit hibou est secouru dans le quartier Radio Center, un capybara nage dans les bassins du Palais d’Itamaraty. Ces bêtes font des pas timides vers la reconquête d’un habitat qui était autrefois le leur. Brasilia, iconique capitale n’a été créée qu’en 1960, ce qui a irrévocablement changé l’habitat de la faune indigène.
La question se pose : les animaux envahissent-ils nos villes ou occupons-nous leur habitat ?
Tournée entièrement de jour comme de nuit en pellicule, le premier long métrage expérimental d’Ana Vaz livre un film éco-horreur animalière où les frontières entre le documentaire, l’horreur et le fantastique s’estompent à travers une intrigue sombre où les animaux nous regardent.
La majestueuse musique du compositeur brésilien Guilherme Vaz (1948 – 2018) occupe une présence très forte tout au long de la trame narrative.
Les Percéides – Festival international de cinéma et d’art de Percé. Tous droits réservés